A l’occasion de l’exposition
Pan, Florence Aellen propose une œuvre
monochrome monumentale, disposée sur
un socle, évoquant le gisant du dieu grec.
Les éléments végétaux et anatomiques
retracent sa vie, comme des reliques, témoignant de toute l’ambiguïté de Pan et
de son caractère aussi insaisissable qu’instable.
Différents objets propres à la divinité
viennent orner l’ensemble plastique cohérent,
comme des cornes et des sabots
de bouc, des organes évoquant sa masculinité
ou des roseaux.
Florence Aellen n’illustre
pas un mythe mais plutôt les différentes
facettes de Pan. Que ce soit en rapport à
sa mythologie, son penchant libidineux,
sa toute puissante masculinité, au récit de
la poursuite de Syrinx, à la création de la
flûte de Pan ou à l’épisode de la conque
pour faire fuir les Titans, l’artiste nous en
livre sa propre vision, entre vie et mort,
plaisir et sauvagerie.
Si toutefois la forme abstraite
créée par l’assemblage de chaque
élément, d’une parfaite symétrie, peut
nous faire penser au test de Rorschach,
c’est qu’il découle d’une attitude artistique
où l’imagination prévaut sur la réalité.
Le spectateur peut ainsi, et à son tour,
percevoir le résultat à sa manière, sans se
lasser d’explorer la profondeur et de reconstituer
l’histoire de l’œuvre.
Célia Schiess, historienne de l’art
Emission GRRIF du 31 août 2016 à réécouter ici:
https://www.grrif.ch/actualite/vies-et-morts-de-florence-aellen-la-vivante/
Emission GRRIF du 31 août 2016 à réécouter ici:
https://www.grrif.ch/actualite/vies-et-morts-de-florence-aellen-la-vivante/